mardi 28 avril 2009

La lettre (4)

Mon très cher Denise

Le choix des locaux me parait fort peu judicieux. En effet mon allergie aux poils de Gribouille, et ma haine tenace envers ces felins domestiqués ne me permettront pas d'assister plus de 45 secondes à nos réunions de la plus haute importance.

Quel plaisir ont ceux qui nous entourent de s'entourer eux même d'un animal à poil, à plume, à écaille et j'en passe ? Quel plaisir sadique de la part d'un être humain de chercher à avilir une bête qui ne demandais rien ? Car il s'agit bien d'avilissement, et je suis très étonné, voir choqué qu'au pays des droits de l'homme, on aime à acheter une être vivant, pour le dresser, le rendre dépendant de la nourriture et des caresses prodigués par un "MAITRE".

Y a a creuser la dedans, comme dirait Macha Beranger.

Le solitaire solo va chercher son toutou dans un refuge. Il va donner un peu de l'affection qu'il n'a pas reussi a prodiguer aux autres, et en prendre par la même occasion. Gagnant-gagnant, hein, Segolène ? Donne moi de l'amour, je te donnerai des croquettes.

Mémé Gateau, veuve depuis 15 ans ne reçoit plus beaucoup de visite de ses petits enfants, sauf quand vient le temps des fêtes ou des anniversaires. Mais elle a encore la présence de son fidèle Felix qui ronronne sur ses genoux pendant les chiffres et les lettres. Donne moi de la compagnie, je te donnerai du lait.

Le couple sans enfant va chercher Roxy pour faire semblant d'être un couple avec enfant, et le couple avec enfant va chercher Voyou pour finaliser la parfaite image de la famille. Il ne manque plus que le champs de blé, le petit déjeuner et la Ricoré. Donne moi de la normalité, je te donnerai de la pâté.

Monsieur promène Sam, parle avec mademoiselle qui promène Sally. Donne moi du lien social, je te donnerai un biscuit.

Et à côté de tout ca, je te gueule dessus, parfois sans raison, mais ca me permet d'éviter de gueuler sur ma conjointe, sur mon patron ou sur mes enfants, parfois je te tape et je te punis, je joue a celui qui fait les règles alors que je suis si peu capable moi meme de suivre celle qu'on m'impose, je te lance joyeusement la baballe, pendant 5 minutes, et puis après j'en ai assez alors j'arrete, et je recommence, et j'arrete...

Le solitaire solo ne veut plus de son toutou qui lui donne plus d'emmerde que d'amour. Il l'a ramené au refuge.

Mémé Gateau est morte, on a euthanasié Felix.

Le couple sans enfant a adopté, le bébé était allergique. Roxy est parti dans une autre famille, il a fini dépréssif.

Voyou est mort sous les roues du Scénic famillial.

Sam a déménagé, Sally est seule a se promener.

Je vous propose d'envoyer Gribouille en Afghanistan, pendant les quelques heures de nos réunions.

A propos des armes, je ne suis pas très certain de l'effet attendu concernant le lancement de riz sur la garde républicaine. Je pense qu'on risque plus de PACS que de blessé.
Nous pourrions utiliser des flocons d'avoine, à condition que le vent nous soit favorable.

Il nous reste tant de choses à faire, tant de chemin à parcourir. Serons nous suffisament courageux ?

Dans l'attente, veuillez recevoir, mon cher Denise, mes mielleuses pensées.

Maya l'abeille.

La lettre (3)

Mon cher Zorro,


Je suis positivement ravi de voir que notre projet provoque en vous autant d'enthousiasme.

Pour prendre le monde (rien à voir avec le journal) d'assaut ( rien avoir avec Serge, le grabataire flétri du cornet), il nous faudra de la ténacité, du courage, de l'audace et encore de l'audace !

Pour les locaux, j'en fais mon affaire. Il me suffira de pousser un peu le bac à litière de "Gribouille" (vous souvenez-vous de Gribouille, mon chat quasi-centenaire ?) qui de toute façon n'en a plus l'usage puisque je lui ai fait poser une sonde, encore un point commun avec l'ami Serge ! Bref, entre le bac à litière et la gazinière, nous disposerons une petite table recouverte d'un joli napperon au motif ouvragé. Je gardais en prévision un pot à crayon garni de craies grasses et autres crayons de couleur du temps de mon CE2, dont nous allons pouvoir nous en servir pour colorier nos banderoles revendicatives.

Pour les armes, il me reste je crois un presse-purée tout neuf qui est fort élégant. Au cas ou notre coup d'état tournerait court (ce qui, convenons-en, serait fort étonnant vu la solidité de notre organisation) , il serait judicieux de se munir, chacun, d'une poignée de riz que nous pourrions lancer au visage de la garde républicaine en visant les yeux afin de les aveugler et de nous permettre de prendre la fuite. Nous pourrons rejoindre, en tout hâte, nos chaises à porteurs que nous prendrons soin de parquer non loin (penser à trouver des porteurs).

Il nous faut penser à un cri de ralliement qui nous fera reconnaitre instantanément des badauds admiratifs et qui galvanisera notre assemblée. Je te propose :
"Notre putsh ne fera pas pssschit !!"

Je reste ouvert à tout autre proposition de ta part,

Camarades, enfants du peuple, les désœuvrés sont dans la rue, le grand soir approche !

Bien à toi,


Denise.

lundi 27 avril 2009

La lettre (2)

Mon cher Denise,

Je te retrouve enfin.
Ah quel bonheur.
Non, vraiment.

Je pense comme toi qu'il est temps de reprendre les choses en main. Tout part en quenouille (1), sur cette terre. Même ton orthographe !
Nous nous devons d'agir, et d'agir au plus vite et dans la concertation.

J'ai commencé à faire la liste de ce dont nous avons besoin pour devenir maîtres du Monde. Il nous faut :

-des locaux propres pour tenir nos réunions
-des armes (reste à définir lesquelles et pour viser qui principalement)
-des gens pour nous applaudir et rire de nos facétieux jeux de mots et autres anecdotes croustillantes
-250 grammes de râpé
-3 clous de girofles
-1 verre de vin blanc

Peut être aurons nous un jour besoin de renfort humain, il faudra aussi penser à impliquer d'autres personnes, mais juste histoire de les utiliser et de les jeter ensuite, comme le font avec nous beaucoup de ceux que nous côtoyons encore.

Dans l'attente de vos nouvelles, veuillez recevoir, mon cher Denise, l'expression de mes sentiments distingués.


Zorro


(1) Partir en quenouille : expression "vieille France", qui signifie que ça chie sérieusement dans la colle. 'trouvez pas ?

La lettre

Mon cher ami,


Le temps est venu, je crois, d'imposer notre insignifiance a ce monde qui ne fait qu'à nous ignorer depuis trop longtemps. Je te propose de me rejoindre sur cet espace qui pourra nous servir à fomenter un coup d'état pour nous faire proclamer "Maîtres du monde" (Au départ, je voulais devenir "Maître de l'univers", mais c'est déjà pris par Musclor...).

En attendant notre couronnement, peut-être pourrions-nous nous adonner à quelques activités de gens normaux comme étrangler des vieux, dire du mal de l'Euro ou mourir en Afghanistan.


Ton vieux copain,

Denise