lundi 18 mai 2009

La lettre 5

Mon cher Denise

Il me semble important d’éclaircir un point éditorial de première importance.

Que souhaitons-nous en vérité ?

La révolution ? Concept franco-français, qui consiste à placer en haut ceux qui étaient en bas et inversement. Je ne vois pas en quoi les plus hauts ou les plus bas seraient meilleurs que nous pour une future gouvernance. De quoi je me mêle ?

Changer le monde, dites-vous ? Je n’ai personnellement absolument aucune envie de changer le monde. J’ai suffisamment de mal à m’habituer à mes nouvelles chaussures pour me retrouver dans un nouveau monde alors que je sais enfin décrypter les mœurs, coutumes et rituels de celui-ci, et que je sais, sans souffrance ni angoisse, regarder mes con-génères avec un œil amusé, voire humide, évoluer avec difficulté dans ce même monde qu’ils croient maîtriser. C’est bien plus sympa de se foutre de leur gueule plutôt que de leur imposer un nouvel ordre qu’ils ne comprendraient pas puisque de toute façon ils sont trop cons.

En revanche, centrifuger (ça va prendre du temps mais ca vaut le détour) avec une certaine allégresse un clan d’insupportables, d’irrespectueux, d’énerveurs publics ou privés, de casse-pieds patents, de méchants-bêtes diplômés, de « moi-je moi-je » invétérés, me semble notre seule issue pour, sans se blesser les poings et l’âme, avancer sereinement et vivre heureux en attendant la mort (Salut Pierrot).

Il sera très probable qu’à force de plastifier comme des dingues tous ces cons qui nous entourent, nous ne soyons plus qu’une poignée en France. Peut être même qu’il ne restera plus que nous deux et alors viendra le moment où nous entretuerons puisque nous nous trouverons nous-mêmes trop idiots pour poursuivre une route sans chieurs néfastes, ceux-là même qui étaient notre seule raison d’écrire. Ceci interviendra dans le 99ème article. Reste attentif, ami lecteur, la fin des désœuvrés est déjà annoncée. Gonflé, hein ? Ouais je sais, mais on ne peut pas s’empêcher, Denise et moi, de prendre tout le monde de court.

Concernant la lettre 4, j’ai déjà rendu la liberté à Bubulle, appartement 23. Il nage actuellement entre la mer du nord et la manche. Sa propriétaire, Madame Nouky, l’a rejoint quelques heures après. Il semble qu’elle nage moins bien, selon Bubulle, depuis qu’elle n’a plus de tête.

Soyons vigilants.

Ton ami

Johann et Pirlouit

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